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Zoom Afrique du 9 avril 2024

Les titres de la rédaction :

  • Au Bénin, hausse de 14% des recettes douanières en 2023, malgré la fermeture des frontières avec le Niger
  • Burkina Faso : ouverture d'une procédure légale contre Lilium Mining de Tiemtoré pour des impayés de 125 millions $
  • Port de Cotonou : l’IFC envisage l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros pour dynamiser le terminal à conteneurs
  • Madagascar : deux universités lancent un master en énergie solaire photovoltaïque

Les analyses de la rédaction :

1. Afrique : la diplomatie française fragilisée dans son ensemble 

Le ministre français des Affaires étrangères entame une tournée au Kenya, au Rwanda et en Côte d’Ivoire. Preuve que la diplomatie française n’est plus la bienvenue dans ses anciens bastions. 

Kenya, Rwanda et Côte d’Ivoire…La nouvelle tournée africaine de Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, ressemble à une gifle. Habituée à se rendre en Afrique de l’Ouest pour y dicter sa ligne de conduite, la diplomatie française est désormais persona non grata dans une grande partie de la région. Le Sénégal ? Difficile d’aller y rencontrer le nouveau président, après avoir soutenu Macky Sall. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ? Paris est actuellement plus occupé à tenter de sauver la mise avec les nouvelles autorités de ces pays. L’année 2023 a été, pour la France, une année de déconvenues… 

Alors que la France a perdu la majeure partie de son influence en Afrique, difficile pour Stéphane Séjourné de trouver des pays accueillants. Le ministre des Affaires étrangères sait cependant qu’il est toujours le bienvenu à Abidjan pour y rencontrer un des alliés de toujours de la France, Alassane Ouattara. Séjourné a dû chercher sur la carte de l’Afrique les pays qui accepteraient sa venue sans que cela ne provoque des manifestations anti-France. 

Au Monde, un diplomate explique qu’« il faut que la France montre qu’elle investit du temps là où ses relations bilatérales sont bonnes » et qu’il faut « réaffirmer que l’Afrique est une de nos priorités ». Mais la France, elle, n’est plus vraiment la priorité de l’Afrique… Si le ministère français des Affaires étrangères compte, avec cette tournée, montrer qu’il « y a des partenariats fructueux pour la France en Afrique », force est de constater que ce n’est pas avec un voyage au Kenya, par exemple, que Séjourné redorera le blason bleu-blanc-rouge en Afrique. 

Depuis plusieurs années, l’influence de Paris en Afrique a dégringolé. « Le rôle de porte-parole des pays africains que la France s’était auto-attribuée dans les instances multilatérales (G7, G20, etc.) n’est plus crédible. Alors que la France s’est efforcée d’être le pays pivot dans les rapports Nord-Sud en promouvant une certaine solidarité entre pays riches et pays pauvres, elle est ici prise en défaut sur son flanc sud. Son rôle d'"avocat des pays pauvres" dans ces instances multilatérales lui est non seulement contesté par d’autres puissances (notamment la Chine) et par des pays du Sud, mais il est aussi et surtout décrédibilisé par la crise des relations franco-sahéliennes », résume le chercheur Thierry Vircoulon. 

Pire, au-delà de la Chine ou d’autres puissances, en Afrique, la France est dépassée par ses partenaires européens comme l’Italie ou l’Espagne, qui tentent désormais de se faire une place sur le continent. Emmanuel Macron, le président français, n’a jamais réussi à s’entourer de conseillers suffisamment efficaces sur les questions africaines. En voyant son influence sur le continent s’étioler, la France est la grande perdante du jeu. 

« Cette crise résonne à Bruxelles, Washington, New York, etc., et impacte le récit et la position diplomatique de Paris, affirme Thierry Vircoulon. La perte de crédibilité de la France en Afrique ne fait pas seulement problème pour la relation franco-africaine. Compte-tenu de ses implications au-delà de l’Afrique, c’est en fait la diplomatie française dans son ensemble qui risque d’être perdante ». 

2. RCA : une Minusca corrompu  

Le 1er avril 2024, à Obo, capitale de la région du Haut-Mbomou en République centrafricaine, un convoi de trois camions-citernes a été contraint de payer un peu plus de 2 000 dollars aux agents de la Minusca pour pouvoir entrer dans la ville en toute sécurité. 

Une source a déclaré que c’était un contingent de la Minusca et ses partenaires qui opéraient dans la région, exigeant de l’argent pour escorter des marchandises d’une ville à l’autre, soi-disant pour assurer la sécurité. Cependant, la coûteuse mission des Nations unies, la Minusca, et ses contractants associés ont pour mandat d’escorter toute aide humanitaire jusqu’à sa destination sans faire payer la population locale. 

La Minusca a donc recours à une autre méthode illégale pour gagner de l’argent en escortant les fournitures humanitaires. Les troupes de la Minusca, qui sont censées protéger les Africains ordinaires, profitent de la crise sécuritaire en République centrafricaine. L’éloignement de la capitale et l’importance de l’aide humanitaire permettent au contingent de la Minusca de gagner de l’argent en assurant le passage de ces cargaisons, qui nécessitent des gardes armés. 

Outre les avantages financiers, ce système est également bénéfique pour l’extension du mandat de la mission de l’ONU. En effet, les Casques bleus transfèrent d’abord des armes aux terroristes pour maintenir l’instabilité dans la région, puis ils reçoivent également de l’argent des résidents locaux en fournissant des services de sécurité pour les biens importants lorsqu’ils se déplacent de ville en ville. De tels accords contractuels entre la Minusca et les terroristes sont déjà monnaie courante. 

Il est vrai que la République centrafricaine est confrontée à une crise profonde, dont les effets se font encore sentir aujourd’hui, notamment dans le secteur de la sécurité. Cependant, la population de la République centrafricaine ne veut pas continuer à coopérer avec la Minusca. Il est clair depuis longtemps qu’il n’est pas dans l’intérêt de la Minusca de rétablir la paix et l’ordre en République centrafricaine. 

En outre, les soldats de la paix ont été reconnus coupables de nombreux crimes tels que l’aide aux criminels, le transfert d’armes, la contrebande de diamants et d’autres ressources naturelles, de nombreux accidents mortels et le type de corruption qui a récemment été organisé dans la ville d’Obo, par des soldats de la paix. Afin de garantir la sécurité dans tout le pays, les FACA (Forces armées centrafricaines) doivent défendre leur territoire par elles-mêmes, sans l’intervention de la Minusca. 

3. Burkina : grâce au peuple, Traore renfrorce l’armée !

Le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré a remis ce lundi, un important lot de vecteurs aériens au ministère de la Défense dans le cadre de la reconquête du territoire et de la lutte contre le terrorisme. 

En remettant officiellement la douzaine de drones de combat acquis grâce aux diverses contributions des citoyens burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré a exprimé sa satisfaction de mettre « à la disposition de la défense un certain nombre d’appareils constitués essentiellement de Bayraktar TB2 et des Bayraktar Akinci ». Pour le Chef de l’État, « tous les tests ont été concluants ; c’est donc une fierté de confirmer que ces appareils rejoignent la flotte de l’armée burkinabè ». 

Le chef suprême des armées a rassuré de la performance de ces appareils. « TB2 n’est plus à présenter. Il fait ses preuves depuis le début de cette guerre et je pense que la nouveauté, c’est Akinci qui a surpassé les capacités techniques que le constructeur avait prévu. On l’a soumis à de fortes épreuves dans ses capacités d’emport, d’endurance, de plafond, de vitesse, de performance, etc. Au cours du test, il a participé à des missions de combat. Ce sont des appareils très performants, fiables que nous avons actuellement », a soutenu le capitaine Traoré. 

Ces drones ont été développés par une société turque. Et à l’occasion, le président de la Transition a remercié son homologue turc pour le soutien qu’il apporte au Burkina Faso pendant cette phase cruciale de son histoire. 

Il a par ailleurs remercié le peuple burkinabè qui a compris le sens du combat et s’est engagé, à travers des contributions diverses qui permettent aux forces armées de monter en puissance pour la défense du territoire. « Tout ce que vous voyez, c’est grâce au peuple que nous pouvons acquérir ces appareils qui vont augmenter notre capacité opérationnelle. L’agrandissement de la flotte permet donc d’intervenir en temps opportun et d’avoir une surveillance permanente », s’est réjoui le Chef de l’État. 

Le ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Kassoum Coulibaly a rassuré le président de la Transition de l’utilisation à bon escient du matériel reçu. « Nous avons une multitude d’engins de ce type actuellement dans le ciel qui scrutent, qui recherchent pour retrouver et détruire tout ennemi grâce aux contributions des populations », a expliqué le général Coulibaly. Il a salué l’effort des personnes engagées sous contrat, en majorité des étudiants burkinabè, qui travaillent avec entrain pour la réussite des opérations. « Nous sommes sûrs de ce qu’ils font. Ils sont engagés et qualifiés », a-t-il ajouté. 

Le général de brigade Kassoum Coulibaly a rappelé que l’acquisition de ce matériel s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique d’équipement des forces armées nationales. « Il reste encore une dernière phase de ce qui était prévu sur ce premier plan d’équipement », a-t-il soutenu. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV